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Le Pavillon Panhard, manoir néo-classique du XIXème siècle, renaît grâce à un ambitieux projet de réhabilitation lourde porté par l’Université de Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines. A l’abandon depuis plusieurs années, l’UVSQ a décidé de lui redonner vie en alliant respect du patrimoine et adaptation aux besoins contemporains. Une transformation exemplaire au service de l’histoire, de l’enseignement et du territoire.
Construit en 1888 par commande du célèbre industriel du secteur automobile René Panhard, le Pavillon Panhard est un manoir de style néo-classique typique de l’architecture bourgeoise de la fin du XIXème siècle. Occupé pendant la seconde guerre mondiale, l’intérieur du Pavillon est profondément remanié.
Devenu propriété du Département de Seine-et-Oise à partir de 1962, il abrita successivement l’Ecole Normale d’Instituteurs, le Rectorat et l’Inspection Académique. Une antenne de l’université Pierre et Marie Curie s’implanta sur le terrain en 1986.
Elle devient en juillet 1991 l’UFR des sciences de l’Université de Versailles Saint Quentin-en-Yvelines, nouvellement créée.
En 2009, l'École Supérieure du Professorat et de l’éducation de Versailles qui occupe alors le pavillon Panhard, laisse ses surfaces libres au profit de l’UVSQ.
Divisé en plusieurs logements de fonction au fil des ans, le Pavillon a perdu de nombreuses dispositions d’origine. Le bâtiment reste alors sans affectation et souffre du passage du temps. A l’aube de l’année 2020, il a été décidé de réaliser d’importants travaux pour redonner vie au bâtiment.
L'objectif était de marier “tradition et modernité” et de devenir un “lieu de rassemblement” pour la communauté universitaire.
➛ Valoriser le patrimoine existant et garder l’aspect historique du site
➛ Se doter d’un lieu prestigieux d’exposition et d’accueil d’événements
➛ Répondre aux besoins des étudiants, des personnalités invitées et des personnels
➛ Respecter les normes actuelles : accessiblilité et performance thermique et acoustique.
=> Le projet de restauration a été conçu en étroite collaboration avec les Architectes des Bâtiments de France
=> Minimiser les nuisances tout au long des travaux
=> Tout en conservant le côté patrimonial du site
Le pavillon était dans un état de vétusté avancé sur l’ensemble du clos et couvert : infiltrations, incrustation de pyrite, pierres fissurées, enduits largement décollés, appuis fissurés menaçant de tomber.
L’état intérieur du pavillon présentait également un état de dégradation important.
Des travaux de restructuration étaient donc indispensables pour assurer la pérennité de ce patrimoine :
La Maison de l’architecture et du patrimoine de la Ville de Versailles a recommandé de protéger les “éléments remarquables présentant un intérêt historique”, notamment :
L’Université a donc pris le parti de valoriser ce patrimoine existant et de garder l’aspect historique du site, qui est intégré dans un “espace paysager de grande qualité”.
Des diagnostics précis ont été réalisés pour l’ensemble des ouvrages patrimoniaux afin de déterminer ceux qui étaient conservables.
Les éléments à sauvegarder ont été déposés en conservation, restaurés en atelier et remis en place à la fin du chantier.
Les éléments identifiés comme trop dégradés ont fait l’objet d’un remplacement prenant en compte leurs caractéristiques et leur histoire.
Le Pavillon Panhard constitue un témoin de l’architecture domestique de la fin du XIXe siècle. Profondément dégradé et malmené depuis son occupation par l’armée allemande, le projet consistait à sauver les éléments qui pouvaient l’être pour les restaurer afin de les transmettre aux générations futures qui étudient sur le site.
Le parti-pris architectural et technique a visé à sauvegarder les éléments d’origine et à restaurer le pavillon dans le respect des savoir-faire traditionnels.
Les ajouts et modifications des précédentes campagnes de travaux ont été supprimés pour retrouver les dispositions originelles et restituer la lecture du Pavillon tel que la famille Panhard a pu le connaître :
L'objectif était de transformer un ancien bâtiment domestique en un ERP aux normes actuelles de sécurité incendie et d’accessibilité PMR.
Transformer les contraintes en atouts :
Ce chantier de restauration et de réhabilitation lourde a mobilisé de nombreux compagnons, offrant l’opportunité de faire vivre les gestes d’antan et d’assurer la transmission des savoir-faire traditionnels.
Objectif : Assurer la stabilité, la durabilité et l’évolution du Pavillon
Méthodologies mises en oeuvre par :
L’état du plancher des combles était tel qu’il a fallu prévoir une remise à neuf complète.
État initial : un plancher en train de s’effondrer
Une stabilité qui n’est plus assurée en raison d’une forte dégradation des poutres structurelles attaquées par les xylophages
Appréciation de l’étendue des pathologies bois
Le choix du bois s’est imposé pour ce nouveau plancher.
Mise à nu permettant de réaliser la Phase d’étude pour s’assurer de la capacité portante => choix d’une remise à neuf
Phase de travaux / Mise en place
Le résultat !
Les lucarnes en bois et plâtre ont subi d’importantes dégradations structurelles suite aux nombreuses infiltrations en toiture.
Leur renforcement ne pouvait assurer une stabilité suffisante dans le temps.
Les anciennes lucarnes ont été déposées, puis remplacées par des éléments en béton armé préfabriqué, choisis pour leur solidité et leur durabilité.
Leur mise en place s’est faite selon une méthodologie précise, garantissant une intégration soignée au bâti existant.
Un badigeon a ensuite été appliqué sur les nouvelles structures, dans le respect des savoir-faire traditionnels, afin de préserver l’esthétique d’origine du pavillon.
L'objectif est d'identifier tous les éléments en pierre et décider de la suite à donner.
1. Les éléments en pierre suffisamment bien conservés (comme les colonnes) permettent une remise à neuf selon les étapes suivantes :
2. Les éléments en pierre à l’état de dégradation trop avancé nécessitent un remplacement à l’identique (l’escalier a ainsi bénéficié d’une recréation)
Objectif : Annoblir la façade en remplaçant les appuis de fenêtre en béton armé dégradé par des appuis en pierre.
➛ Le choix s’est porté sur de la pierre neuve de Saint Maximin Franche fine (Oise 60)
➛ Une mise en oeuvre qui a nécessité la démolition des appuis existants puis l’insertion des nouvelles consoles en pierre sur les façades
Etat des consoles en pierre avant travaux
Relevé d’étude réalisé par le calepineur
Elément réalisé dans nos ateliers d’après le calepinage
Plusieurs teintes ont été réalisées en plâtre et chaux pour obtenir la teinte validée par les ABF.
Une méthodologie en plusieurs étapes :
L'objectif était de redonner du cachet au bâtiment.
De nombreuses modénatures, corniches et chaînes d’angles ont été mises en oeuvre sur ce projet.
Ces éléments ont nécessité la création sur-mesure de nombreux gabarits réalisés par l’Entreprise Chapelle.
" Le moulage par tirage au gabarit était une technique très utilisée au 19ème siècle pour la décoration des façades.
En effet, les styles architecturaux de l’époque (néo-classique, néo-baroque, etc…) étaient riches en éléments de décoration. "
Des travaux à réaliser au sein d’un bâtiment prestigieux et sur un site universitaire en activité nécessitent la mise en place d'actions spécifiques.
Chapelle a mis en place une équipe dédiée afin de répondre aux demandes organisationnelles et aux contraintes chantier afin :
Le Pavillon Panhard est désormais structuré pour accueillir du public tels que des expositions, conférences, cérémonies ou soutenance de thèses.
Un nouvel espace a été créé à cet effet au rez-de-chaussée, comprenant une salle de réception de 100m2 et un grand hall d’entrée.
Les étages se composent de salles de réunion et de salles de travail collectif au service des étudiants, des personnalités invitées et des personnels.
Le tout se veut “modulable et connecté” avec la création d’un espace numérique hybride et flexible.
Ce projet permet à l’UVSQ de se doter d’un lieu prestigieux d’accueil d’événements, dans des conditions optimales et répondant aux standards internationaux.
Il fallait faire en sorte que les personnes à mobilité réduite puissent désormais accéder aux différentes salles du bâtiment.
➛ Création d’une rampe d'accessibilité à proximité des emplacements de stationnement dédiés
➛ Création d’une cage d'ascenseur toute hauteur pour desservir les différents niveaux du niveau du bâtiment
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des travaux ont été réalisés par des entreprises de la région Ile-de-France
Ce projet avait également pour but de réduire les consommations énergétiques et d'accroître le confort des occupants
A travers des travaux de réhabilitation énergétique :
Et un choix d’équipements performants :
“ L’ensemble des équipes de l’entreprise Chapelle a réalisé des travaux de grande qualité et a su faire preuve d’une grande réactivité face aux nombreux aléas inhérents à une réhabilitation lourde. Encadrement professionnel et rigoureux avec des interlocuteurs force de proposition pour présenter des solutions techniques pertinentes.
Grande compétence des compagnons et gestion de chantier rigoureuse qui ont concouru à la qualité des ouvrages réalisées au sein d’un site universitaire en activité. ”
Matthieu Cadaert Architecte DE HMONP - AP ARCHITECTURE
Crédits photographies © Nicolas THOUVENIN et Thomas GARNIER